Les préparatifs
Depuis 2011, l’ANEG, notre club, donne un avis favorable pour une nouvelle coupe européenne à Belmont.
Nous avons laissé l’organisation de 2012 au club d’Andenne pour favoriser l’alternance franco-belge. Néanmoins, dès la fin de l’année 2012, il a fallu s’activer. La préoccupation majeure étant la disponibilité de l’aérodrome de Belmont sur Rance, c’est en accord avec ce sésame que tout a pu se décider, se préparer et se réaliser enfin.
Ce n’est que début 2013 que la réponse nous parvient. Nous nous glisserons entre 2 stages planeurs grandeurs, sur la dernière semaine du mois de juillet grignotant 3 jours sur le mois d’aout. Les instances fédérales « grincent » un peu, mais les impératifs de disponibilité d’une plateforme aéronautique sont incontournables.
Nous sommes malgré tout dans les délais pour les demandes de subventions régionales et départementales et les dossiers sont soigneusement bouclés malgré l’urgence. Nous rongeons notre frein en attendant les réponses mais avons d’ores et déjà en main la carte maitresse de notre projet : la mairie de Belmont sur Rance nous accorde le prêt de l’aérodrome pour les évolutions, le prêt des hangars pour le stockage du matériel et le prêt de la salle municipale flambant neuve pour les repas.
La zone de grand parking entre les hangars et la salle servira de camping aux compétiteurs qui le souhaitent. Pour les campeurs préférant un endroit plus ombragé, le camping de Belmont offre un meilleur confort.
Peu choisiront cette option un peu éloignée de la fête, le soir venu. Le centre de vacances du Sériguet accueillera en gîte une dizaine de participants et nous livrera sur place les repas de midi.
La dernière touche
Fin juin, nous avons les avis favorables de la région et du département. Coté administratif, Le NOTAM est validé. Les inscriptions sont bien entamées, et quelques retardataires nous font jongler avec les réservations diverses….Nous ne sommes que 2 pour préparer l’événement. Heureusement, les fidèles du F3Q de la région nous aident à leur façon et c’est efficace : les bases, les klaxons, les dossards, quelques chronos et talkies- walkies nous sont prêtés. Merci Thierry et merci les Michel ! Les postes stratégiques de la compétition sont distribués. La aussi, nous pouvons compter sur des appuis infaillibles. Merci Nathalie ! Merci Marguerite ! L’une a orchestré les départs, l’autre a orchestré les chronos. Merci Alain, Eric, Philippe et Thierry pour leurs remorquages qui seront cadencés et efficaces malgré les conditions parfois délicates. Ils ont effectués plus de 500 remorqués en 4 jours….
Le jour J
Pressés d’en découdre, certains sont arrivés la veille. Nos autorisations d’installation ne prenant effet que le dimanche, nous les avons invités à passer cette première nuit au camping. Heureusement pour eux, ils ont ainsi été à l’abri des chutes de branches de peupliers, cassées dans la nuit par un orage plutôt violent.
Dimanche, les retrouvailles s’égrainent enfin au fil de la journée : à l’accueil, au contrôle des modèles et surtout en bord de piste pour réviser la topographie des lieux. Le 1er briefing avant un pot d’accueil réunit les 31 compétiteurs, les 21 officiels et leurs familles : une assemblée d’un peu plus de 70 personnes.
Lundi, la compétition peut commencer…
La première manche donne presque le ton sur ce que sera le classement final à l’exception d’Olivier Chenoz qui joue d’entrée un « joker » en ratant sa durée. Il réalise quand même la meilleure vitesse avec 31‘’4.
La 2ème manche affiche enfin un score à 2000pts. Il est pour Jérôme Borde : 30’’ en vitesse et 8’00 + cible en durée. La météo changeante commence son petit ménage, balayant les pompes plus vite que certains ne l’auraient souhaité.
Mardi, on prend les mêmes et on continue…
La manche 3 à 2000pts revient à Olivier Chenoz : 33’’ en vitesse (rien d’exceptionnel dans un air un peu poisseux). Il faudra attendre la manche 4 de l’après midi pour voir 6 pilotes améliorer ce chrono. Nicolas Grangé et Jacques Wouters se partagerons le meilleur temps : 32’’. Les durées ébranlent un peu le moral de ceux qui passeront au travers…Jacques Wouters s’empare de la manche 4 à 2000pts.
Mercredi, jour de sortie !
Nous commençons aux portes de Belmont, par la visite d’un élevage traditionnel de porcs et la dégustation des produits de la ferme. Quelques emplettes ont suivi…Ensuite, direction les Monts de Lacaune pour un pique-nique au bord du lac de Laouzas. A + de 60 participants, nous ne sommes pas passés inaperçu ! Effectif « réduit »…les jeunes sont partis à la plage…. L’après midi était au choix : vol de pente ou visite du musée des Arts Buissonniers de Saint-Sever du Moustier.
Le soir, retour à l’aérodrome pour une soirée régionale : le petit cochon farci a bien tourné sur la broche et l’aligot a bien filé sur sa grande cuillère de bois!
Jeudi, ce n’est pas fini !
Billy Coronas rafle les 2000pts de la manche 5 avec plus de 50pts d’avance sur son premier poursuivant, Julien Gourdet. Et on retrouve Nicolas Grangé en bonne place, il est assurément celui qui monte cette saison ! Le vent, toujours lui, fait valser les pompes et les chronos qui vont parfois bien vite en besogne. Olivier Chenoz confirme sa forme en s’emparant de 2000pts dans la manche 6. Derrière lui, les rafales ont chahuté le classement !
Vendredi, tout est dit !
Manche 7 : Pierre Dormoy aligne un 30’’ en vitesse, Olivier Chenoz se rate, Jacques Wouters confirme qu’il est toujours en embuscade. Les durées deviennent de plus en plus aléatoires….Personne ne fera le score parfait.
Manche 8 : Il faut arrêter le « cirque », on est en plein délire attisé par le vent Sud, qu’on appelle ici le vent des fous ! Avec 1’57 ‘’ et la cible, Serge Marneffe marque 1000pts... A part Jean Luc Orain, personne ne volera plus de 5’. La palme revient quand même à Philippe Iost, qui vole 57’’, réussit son atterrissage (quasiment en même temps que son remorqueur…)et marque 562pts ! Julien Gourdet remporte cette manche sans inscrire pourtant le score convoité des 2000pts.
Vendredi soir, les calculs vont bon train pendant l’apéro qui précède les grillades de la soirée de clôture. Michel Dormoy a gardé précieusement le secret des résultats. Même sous la torture, il ne dirait rien. Donc, en attendant le lendemain, il valait mieux danser sur les notes envoyées à fond par notre DJ de la soirée, Thierry Coronas. Il est d’avance proclamé DJ de la prochaine coupe à Belmont.
Bouquet final !
Des remorqueurs, des chronos et des champions !
Le classement !
Des pilotes
1 - Olivier CHENOZ - Total 11539.05 points 100.0 %
2 - Jacques WOUTERS - Total 11510.83 points 99.8 %
3 - Julien GOURDET - Total 11504.57 points 99.7 %
4 – Nicolas GRANGE- Total 11322.79 points 98.1 %
5 - Bruno STEELANDT -Total 11298.44 points 97.9 %
6 - Pierre DORMOY - Total 11243.63 points 97.4 %
7 - Serge MARNEFFE - Total 11204.19 points 97.1 %
8 - Etienne BELLUZ - Total 11139.43 points 96.5 %
9 - Jérôme ALBERT - Total 11004.43 points 95.4 %
10 - Stéphane GRAS Total 10999.73 points 95.3 %
11 - Eric REMY - Total 10984.91 points 95.2 %
12 - Patrick PINON - Total 10854.18 points 94.1 %
13 - Julien OLE - Total 10803.43 points 93.6 %
14 - Frédéric BERGES Total 10700.50 points 92.7 %
15 - Thierry GRAS - Total 10694.60 points 92.7 %
16 - Jérôme MAILLE Total 10687.93 points 92.6 %
17 - Hervé CHANSARD - Total 10557.44 points 91.5 %
18 - Billy CORONAS - Total 10548.46 points 91.4 %
19 - Jérôme BORDE - Total 10415.77 points 90.3 %
20 – Jean Luc ORAIN Total 10383.64 points 90.0 %
21 - Romain VENAT - Total 10355.45 points 89.7 %
22 - Philippe IOST - Total 10307.61 points 89.3 %
23 - MICHEL AUREL - Total 10211.74 points 88.5 %
24 - Fabrice VENAT -Total 9990.98 points 86.6 %
25 - Jean CHENOZ Total 9961.58 points 86.3 %
26 - Francis GIARRAPUTO - Total 9830.25 points 85.2 %
27 - Rémi GRANGE- Total 9812.63 points 85.0 %
28 - Sébastien RUIDE Total 9743.29 points 84.4 %
29 - Michel GEERTS - Total 9637.33 points 83.5 %
30 - Thierry ZINK - Total 8896.03 points 77.1 %
31 – Jean Claude BARTHES Total 6569.55 points 56.9 %
Meilleure vitesse 28,1 s par n° 26 - Olivier CHENOZ
Le même tiercé que l’an passé, juste un petit jeu de chaises musicales pour la marche la plus prestigieuse !
Et celui des planeurs
Le Varianne 2000 de Julien | Le J-Ceres d’Olivier | Le Vz max L de Jacques |
Notre aile actuelle commençant à prendre de l’âge le prototype du futur Varianne 2000 est sorti de l’atelier à l’occasion de la Coupe 2013. Nous avons donc travaillé mon père et moi à l’élaboration du prototype en collaboration avec Matthieu Scherrer pour la partie profil. Le cahier des charges était clair : gagner en vitesse pour rattraper un léger déficit par rapport aux machines utilisant des profils de dernière génération sans perdre trop de confort en durée, point fort de notre Varianne d’origine. Les particularités de ce planeur sont un profil plus mince que le précédent (HQW2/8), un faible volume de stabilisation (0.42), et un allongement supérieur à celui de l’ancien Varianne. 3m70 pour l’envergure et 4.450kg pour le poids. Le planeur ayant été terminé 3 semaines avant la compétition il mérite encore quelques optimisations mais se distingue principalement par une grande finesse en transition, un pilotage délicat en durée et la nécessité de gérer le vol de vitesse différemment de que j’avais l’habitude de faire. Il reste donc du pain sur la planche ! Julien Gourdet |
Les éléments qui le composent viennent de plusieurs fabricants : tout d'abord le fuseau est un JCH avec empennage en T première génération (conçu par Jean-Claude HODET), avec un stabilisateur de JCH adapté au fuseau. Les ailes proviennent de République-Tchèque chez le fabriquant Baudis Model. A l'origine, ces ailes constituent un planeur nommé "Big Ceres", planeur réalisé pour la catégorie F3B. Ces ailes montrent des caractéristiques très proches du Vz-Max, à la différence des matériaux utilisés lors de la conception (Carbone), et son profil est un MH-33 "modifié". La masse de mon "J-Ceres" est de 4.280 kg, poids adapté pour répondre au mieux aux épreuves de la discipline F3Q, enchaînement durée précision / vitesse. Son envergure est de 3m58. En l'air, le planeur se montre très performant en vitesse, accélérant de façon permanente et capable de réaliser des performances dans tous types de conditions météo.
La difficulté se trouve en durée : avec des ailes prévues pour voler à une masse inférieure et un profil délicat, le J-Ceres se montre moins à son avantage, notamment dans des conditions météo délicates.. Ce J-Ceres est à 1.2° au sujet du V longitudinal.
C'est une machine très performante mais qui demande un réglage minutieux et un temps de vol conséquent afin de comprendre, d'analyser ses caractéristiques pour en tirer le meilleur." Olivier Chenoz |
Mon Vz max L… a remplacé mon bon vieil MDW après 14 ans de bons et loyaux services. Vz max L car c’est le planeur de l’Ambassadeur de Wallonie, il faut donc une « limousine », c'est-à-dire une voiture rallongée comme chez BMW où les grosses berlines sont déclinées en châssis long et arbore donc le sigle L pour le signifier (ex BMW 750 i L). Plus sérieusement, je l’appelle Vz max L car d’entrée de jeu quand j’ai décidé de passer sur ce type de machine (sur le marché, en ailes moulées, il s’imposait il y 2 ou 3 ans), j’ai rapidement souhaité augmenter sensiblement le bras de levier, car il me semblait bien court et je trouvais que le Vz maz original manquait de stabilité. J’ai donc scié en 2 mon beau fuselage tout neuf pour le rallonger derrière les ailes de +/- 100 mm. Après quelques sueurs froides et de nombreuses vérifications, la reconstitution a été menée à bien. Le gain de stabilité en trajectoire est conséquent, par contre la vivacité du Vz en virage de vitesse est quelque peu réduite, mais personnellement je ne suis pas un adepte du virage « ping pong ». L’envergure est de 3m58 pour un poids de 4.350kg. Que dire d’autre… les commandes des ailerons et des volets sont de type RDS, la commande de profondeur a été l’objet de soins tous particuliers car le design d’origine me semblait un peu léger. But poursuivi : pas de jeu, même dans le temps et une fiabilité longue durée, résistance aux chocs.
Je vole avec 1 Futaba FX-30 2.4GHz. |
Une page se tourne, qui prendra la relève de l’organisation en 2014 ?
Ce n’est pas très difficile de mener une coupe européenne. Il faut juste avoir un peu de temps ou être plus nombreux pour préparer l événement. Dans tous les cas, c’est une entreprise à durée déterminée qui se monte. Rigueur et contrôle permanent constituent le fil rouge. C’est la seule façon de terminer bien campé dans ses bottes avec l’envie de recommencer !
Nous ne saurions conclure ces quelques pages de la petite histoire du F3I devenu F3Q sans remercier chaleureusement la mairie de Belmont et Madame Monique Alies, la région Midi Pyrénées, le conseil Général de l’Aveyron, l’aéroclub de Belmont, l’ANEG et tous ceux et celles qui se sont dévoués au bon déroulement de la rencontre. Nous avons été les chefs d’orchestre mais chaque « officiel-musicien » avait sa partition et c’est l’ensemble qui a joué juste.
Nous nous tournons maintenant vers les plus jeunes. Il y a quelques années, nous étions à leur place et si semblables à eux. Le temps a passé, nous avons fait un pas du coté des ainés qui eux même ont fait un pas vers des vols plus sereins. Bientôt, pas trop vite, mais bientôt quand même, ces jeunes d’aujourd’hui feront aussi ce pas de coté, chahutés par de nouveaux jeunes loups aux dents longues, et si semblables à eux. Ils devront alors écrire, organiser, et faire en sorte tout simplement que l’aventure se poursuive ! Nous sommes prêts à partager nos expériences et à passer la main quand ils seront prêts….
Les organisateurs de la 25ème coupe européenne de F3Q
Brigitte et Daniel Gourdet